Souffle systolique



Les souffles systoliques reflètent une turbulence de la circulation sanguine au moment de la contraction ventriculaire (systole).
Leur apparition peut être due à deux mécanismes:
1. une circulation sanguine turbulente lorsque le sang quitte le ventricule et est éjecté dans l'aorte ou l'artère pulmonaire.
Ce sont des souffles d'éjection.
2. une régurgitation (flux rétrograde) du sang, comme c'est le cas, par exemple, dans l'insuffisance mitrale ou tricuspidienne,
ou en présence d'une communication interventriculaire.
Ce souffle est un souffle d'éjection aortique.

Les souffles pan-systoliques de régurgitation (ou holo-systoliques)
Ce type de souffle est causé par la régurgitation du sang au travers du coeur.
Comme tout au long de la systole, la pression sanguine demeure supérieure dans la cavité
d'éjection par rapport à la cavité de remplissage,
le souffle est continu et dure tout le temps de la systole, commençant à partir de B1 et finissant avec B2.
Les souffles pan-systoliques se rencontrent dans l'insuffisance mitrale, l'insuffisance tricuspidienne
et en cas de communication inter-ventriculaire.

Les souffles proto-systoliques
Les souffles proto-systoliques commencent avec B1 et atteignent leur maximum d'intensité
dans la première partie de la systole, s'arrêtant en proto ou méso-systole.
Ce sont généralement des souffles de régurgitation,
ils apparaissent habituellement en présence de communications inter-ventriculaires mineures.
L'arrêt d'un souffle en méso-systole est dû au fait que, pendant que l'éjection continue et
que la taille du ventricule diminue, la petite communication se trouve hermétiquement fermée, réduisant
ou interrompant ainsi le souffle.
Chez les enfants, ce souffle correspond classiquement au type de communication inter-ventriculaire qui disparaît avec l'âge.

Les souffles télé-systoliques
Les souffles télé-systoliques prennent naissance environ au tiers ou à la moitié de la systole
et se poursuivent jusqu'à B2.
Ils sont mieux perçus à l'apex et ont tendance à présenter un crescendo télé-systolique.
Ce type de souffle se retrouve couramment chez les patients atteints d'insuffisance mitrale modérée,
du fait du prolapsus valvulaire, et représente en fait un souffle de régurgitation modifié.
Ils sont parfois précédés par des clicks perçus en milieu de systole.

Les souffles méso-systoliques
Un souffle méso-systolique commence peu après B1, il atteint son maximum d'intensité au milieu de la systole,
et s'interrompt avant B2.
Ce type de souffle est causé par l'écoulement antérograde du sang au
travers des valves aortique ou pulmonaire. Le souffle débute lorsque la pression dans un ventricule est
supérieure à la pression de l'aorte ou de l'artère pulmonaire.
Ce souffle est représenté graphiquement
sous forme d'un losange, il est généralement mieux perçu à la base du coeur.
Il s'arrête avant B2, laissant ce dernier bruit reconnaissable
comme une entité distincte.
Ce type de souffle se rencontre couramment chez les individus sains, surtout chez les jeunes.
Dans ce cas, le souffle est généralement
bref et atteint son maximum d'intensité en début de systole.
Il est alors désigné comme «souffle bénin».
Une obstruction ou une sténose au niveau de l'orifice aortique ou
pulmonaire peuvent produire un souffle de ce genre, mais, si c'est le cas, le souffle est souvent plus fort et
dure plus longtemps, atteignant son maximum d'intensité en méso-systole.